Actes de la recherche en sciences sociales n.225 : capital social et migration En ligne
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Actes de la recherche en sciences sociales n.225 : capital social et migration
Alors qu’au cours des années 2010, l’urgence humanitaire de la « crise des réfugié·e·s » a durablement installé une image misérabiliste de la migration internationale dans l’opinion publique, ce numéro prend le parti de s’intéresser aux ressources des migrant·e·s. En abordant la question de l’accumulation et de la gestion du capital social dans les carrières et stratégies migratoires, il entend dresser un portrait plus divers et plus réaliste des existences migrantes et éviter ainsi de forger une représentation monolithique des mobilités. Sans oublier les vulnérabilités qui président à nombre de déplacements internationaux, il insiste sur les inégalités à l’oeuvre parmi les acteurs et actrices de ces mobilités. Décédé il y a tout juste vingt ans, Abdelmalek Sayad a défendu la nécessité pour les recherches sur les migrations internationales de considérer les immigré·e·s comme des émigré·e·s, pointant ainsi la pluralité des espaces de référence des migrant·e·s. Ce conseil n’est jamais aussi pertinent que pour penser la relation entre migration et accumulation de ressources : contrairement à ce que voudrait le mythe de l’invasion, les projets migratoires ne se pensent presque jamais comme des fins en soi et posent très majoritairement la migration comme un moyen de maintenir ou d’améliorer son statut social et celui de sa famille non dans le pays « d’accueil », mais bien dans le pays d’origine.
L’attention portée au réseau de relations des migrant·e·s – à la fois local et transnational – a permis à la sociologie des migrations de rompre peu à peu avec une explication des déplacements en termes de choix individuels, en soulignant le rôle des conditions collectives de possibilité des départs.